Joseph Marcel Sangedolce
Ville : 18 décembre 1919 (Somatino, Italie) – 14 août 2010 (Firminy)
Ville : Saint-Etienne, Saint-Genest Lerpt, Roche-la-Molière
Joseph Marcel Sanguedolce, est une personne importante dans le monde ouvrier de la Loire, ayant exercé la fonction de Maire de Saint-Etienne entre 1977 et 1983.
Il est le deuxième d’une fratrie de 6 enfants. Issu d’une famille ouvrière, il doit fuir avec ses parents, à l’accessions du fascisme au pouvoir de Mussolini en 1923. Après avoir obtenu son certificat d’étude en 1930, il doit travailler à la mine, à 11 ans, pour compléter les revenus de sa famille. Il adhère aux jeunesse communiste (1936) ainsi qu’à la CGT. Son père décède en 1937, alors qu’il n’a que 18 ans. Mobilisé le 8 juin 1940, il est fait prisonnier pendant que son unité bat en retraite. Déporté au camp de Drancy, il est libéré en juin en vertu de la « loi scapini ».
Il participe à la création d’un premier camp de résistant en 1941, avant de participer à une grève de chemin de fer en décembre 1942. Il organise par la suite les Jeunesse Communiste de la Loire, avant d’être arrêté, puis interné à la prison de Bellevue. Après avoir été condamné à 5 ans de prison, il est envoyé en décembre 1943 à la centrale d’Eysses. Ayant participé à l’insurrection de la centrale (18 février 1944) il est déporté d’abord au camp de Compiègne puis de Dachau, ou il reste jusqu’à la libération du camp le 30 avril 1945 dont il est évacué le 23 mai.
Il revient par la suite dans sa double activité de militant syndical et politique, et reprend son travail à la mine de Roche-la Molière. A nouveau, il prend part aux conflit sociaux de l’entreprise. Il est arrêté lors d’un meeting, et est condamné à 4 mois de prison. En février 1948, il est élu premier secrétaire CGT des mineurs du bassin de la Loire. Il participe aussi à plusieurs délégations de la Loire à différent congrès du PCF au cours des années 50.
En 1977, sa réputation en tant que leader syndical, l’amène à diriger la liste du PCF, pour les élections municipales de Saint-Etienne, qu’il remporte au deuxième tour contre la liste du sortant Michel Durafour sur fond de désindustrialisation et de crise économique. Pendant tout son mandat, il s’attache à essayer d’améliorer la situation économique de la ville. Il est défait en 1983, battu par Dubanchet. Il se retire ensuite de la vie politique, et se consacre à conserver la mémoire de la résistance, avec notamment la fondation en avril 1999 du Mémorial Résistance et Déportation de la Loire, ou il témoigne de nombreuse année durant de son expérience dans la résistance pendant la guerre.
Un militant communiste dans la résistance : Dès son retour dans le département de la Loire en avril 1941, il rentre dans la résistance, en commençant la lutte clandestine. En 1942, il organise les Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF) dans le bassin minier. Il est à l’origine, avec Giraud et Jean Rullière, de la grève des chemins de fer qui a lieu à la mine de Roche, de laquelle il obtient une augmentation des salaires. Il commet dans le même temps, divers actes de sabotage, comme par exemple l’explosion de convoi ferrés. Après avoir été arrêté par la police Française le 21 juin 1943, et avoir participé à l’insurrection de la centrale d’Eysse, il est déporté au camp de Dachau. Dans ce camp, il se présente en octobre 1944 aux SS (qui garde le camp de concentration) comme ingénieur mécaniciens, ce qui lui permet, en lien avec des civils résistants allemand, de faire un travail de sape, qui consiste à saboter l’effort de guerre allemand.
Un citoyen au service de la nation : Il adhère au PCF et aux jeunes communiste en 1936. C’est au nom de ce parti qu’il va en 1977, concourir aux élections municipales de Saint-Etienne. Il est investi par le PCF, en raison de ces liens notamment dans le monde de la culture, il l’emporte contre Michel Durafour, et devient le second maire ouvrier de Saint-Etienne, un comble quand l’on sait le nombre d’ouvriers dans la ville. Ses principales contributions pour la ville de Saint-Etienne, sont d’avoir tenté de relever la situation économique de la ville, qui est alors frappée de plein fouet par la crise touchant les mines dans les années 1970. Il tente de rouvrir certaines mines comme celle de puits Courriot. Sous son mandat, de l’innovation est aussi lancée, avec la création du pôle technologique régional de l’Agence pour le Développement. Il est dit comme étant un maire assez simple, faisant son habituel tour de vélo le matin avant de se rendre au travail.
Dates Clés :
18 décembre 1919 : Naissance
1923 : Arrivée en France
1930 : Certificat d’étude et début de travail à la mine
1936 : Adhésion aux Jeunesse Communiste et à la CGT
1940 : Fait prisonnier par l’armée Allemande puis libéré
1941 : Participe création des premiers camps de résistants
1943 : Arrestation puis internement à la centrale d’Eysses
18 février 1944 : Participe à l’insurrection de la centrale d’Eysses
Février 1944-Avril 1945 : Déportation et internement au camp de Dachau
1945 : Reprend son travail à Roche-la-Molière
1977 : Elu Maire de Saint-Etienne
Avril 1999 : Œuvre à la création du Mémorial Résistance et Déportation de la Loire
14 août 2010 : Décès
Sources :
https://maitron.fr/spip.php?article173247, notice SANGUEDOLCE Joseph, Marcel par Jean-Michel Steiner, version mise en ligne le 25 mai 2015, dernière modification le 7 février 2022.
https://museedelaresistanceenligne.org/media1739-Joseph-Sanguedolce