Antoine Pinay
30 décembre 1891 (Saint-Symphorien-sur-Coise) – 13 décembre 1994 (Saint-Chamond)
Ville : Saint-Chamond
Antoine Pinay est né le 30 décembre 1891 à Saint-Symphorien-sur-Coise. Il est le fils de Claude Pinay, fabricant de chapeaux de pailles et de Marie Besson. Issu d’un milieu modeste, il se lance dans l’industrie avant de faire ses premiers pas en politique sous la IIIe République. À Saint-Chamond, il est élu Maire puis Conseiller Général. Bien qu’il ait d’abord soutenu le maréchal Pétain, Pinay devint par la suite un opposant résolu de son régime et s’illustra en tant que membre influent du Centre National des Indépendants et Paysans (CNIP).
Ministre à plusieurs reprises durant la IVe République, il fut désigné président du Conseil par Vincent Auriol en 1952, cumulant cette fonction avec le ministère des Finances et des Affaires économiques. L’instabilité politique du régime le poussa à démissionner quelques mois plus tard. En 1955, il fut nommé ministre des Affaires étrangères, jouant un rôle important dans le processus de décolonisation au profit du Maroc et de la Tunisie. Durant la seconde guerre mondiale, en 1943, il rejette la proposition qu’on lui fait de la préfecture de l’Hérault. Il contribue également à faire passer des juifs et des résistants en Suisse et à Alger.
En tant que partisan du retour du général de Gaulle au pouvoir, il occupa le poste de ministre des Finances en 1958 et contribua à la mise en place du « nouveau franc ». Cependant, des désaccords personnels avec de Gaulle et son opposition à la politique menée en Algérie française le conduisirent à démissionner en 1960. Par la suite, il se retira de la vie politique active, mais assura la fonction de premier médiateur de la République entre 1973 et 1974. Antoine Pinay meurt à Saint-Chamond, à l’âge de 102 ans le 13 décembre 1994.
Son rôle ambigu dans la résistance : Après la défaite militaire de la France en mai-juin 1940, il vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain le 10 juillet 1940. Il accepte ensuite d’être nommé au Conseil National, bien qu’il soit indiqué qu’il ne suit pas de manière assidu ces réunions. Pendant toute la période de l’occupation, il remet plusieurs fois sa démission, celle-ci est systématiquement refusé, et il reste ainsi maire de Saint-Chamond pendant toute la durée de la guerre. Malgré tout, il a permis à de nombreux juifs de fuir.
Carte Postale du village de Saint-Symphorien-sur-Coise Cliché de C.D Blanchard et paru aux éditions Vienne
Dates clés :
30 décembre 1891 : Naissance à Saint-Chamond
1929 à 1944 puis de 1947 à 1977 : Maire de Saint-Chamond
1934–1936 : Nommé conseiller général du canton de Saint-Chamond et préside la commission départementale
1936–1938 : Elu député de la Loire de l’Alliance démocratique
1938 : Elu sénateur de la Loire
1941 : Nommé au Conseil national, puis décoré de l’ordre de la Francisque
De 1948 à 1953 : Participe à l’édification progressive du Centre national des indépendants et paysans (CNIP),
Juin 1958 : Nommé au ministère des Finances sous le Général De Gaulle
1949 – 1979 : Président du conseil général de la Loire
1958 à 1979 : Elu député européen, délégué par la France
13 décembre 1994 : Décès à Saint-Chamond
Sources :
Gérard Ponthieu article sur Antoine Pinay (Encyclopédie Universalis)
Patrice Baubeau : « parole d’argent et emprunt or. Antoine Pinay face au « mythe » Poincaré (Vinttième siècle ;
revue d’histoire 2010/4 N° 108 pages 127 à 140
Sylvie Guillaume : Antoine Pinay ou la Confiance en politique (Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1984)
Biographie Assemblée nationale : https://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/bio/(num_dept)/5942
Crédit Photographique : https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Pinay#/media/Fichier:Antoine_Pinay_1952.jpg