Claude JAVOGUES

10 août 1759 (Bellegarde-en-Forez) – 19 vendémiaire an V (10 octobre 1796) (Paris)

Ville: Bellegarde-en-Forez

Claude Javogues est l’ainé d’une famille de bourgeoisie de robe (c’est-à-dire une bourgeoise acquise par des fonctions dans le domaine de la Justice ou des Finances). En effet, son père est avocat au parlement ainsi que notaire royal. 

Claude Javogues a fait des études au collège des oratoriens de Montbrison où il fut également clerc au procureur royal de la ville.

Il fut également député à la Convention (assemblée constituante élue en septembre 1792 à la faveur de l’échec de la Monarchie Constitutionnelle au cours de la Révolution). Il siégea alors du côté des Montagnards (groupe politique des révolutionnaires les plus radicaux) et votera pour l’exécution de Louis XVI (clamant : « Pour préserver les âmes pusillanimes de la tyrannie, je vote la mort dans les 24 heures »), contre la mise en accusation de Marat et contre le rétablissement de la commission des Douze (commission mise sur pied par les Girondins (groupe opposé aux Montagnards) pour limiter les actions des Montagnards)

Claude Javogue fut également commandant de la garde nationale. Il transforma un emprunt forcé en taxation des riches à Armeville (Saint-Etienne) et y a promu l’ouverture de sociétés populaires. Il a aussi multiplié les comités de surveillance, tenté de mettre sur pieds une armée révolutionnaire de 1200 personnes et a favorisé la déchristianisation.

Claude Javogue est un homme se comportant de façon odieuse, il fut visé par plusieurs plaintes ce qui ne l’empêcha pas d’organiser une « fête de la guillotine » à Saint-Etienne. Un mandat d’arrêt finit par être émis après que la convention lui ait demandé de rentrer dans le rang. Il aurait fait 80 victimes à Feurs.

Dates clés

1785 : Licencié en droit de l’Université de Valence

1789 : Commandant de la police nocturne

1791 : Election en tant qu’administrateur au directoire du district de Montbrison

Jusqu’en 1792 : Avocat après avoir prêté serment au barreau de Montbrison

10 septembre 1792 : Député de la Loire

20 juillet 1793 : Envoi en mission dans les départements de l’Ain, de l’Ardèche, de la Haute-Loire, de l’Isère, du Puy-de-Dôme, du Rhône-et-Loire et de la Saône-et-Loire et il fut plusieurs fois rappelé par le Comité de Salut public (organe parlementaire du gouvernement visant à faire face aux différents dangers qui menacent la République française au cours de la période dite de la Terreur.)

Septembre 1793 : Annonce aux habitants de Montbrison ayant soutenu les fédéralistes de Lyon que leur sang coulerait comme l’eau dans les rues. Il propose également que la commune soit renommée « Montbrisé » comme sur le modèle de Lyon devenue « Commune-Affranchie »

20 octobre 1793 : Prend un arrêté pour la création d’un bataillon révolutionnaire de la Loire.

10 octobre 1796 : Fusillé à Paris.

Lettre du 27 novembre 1793 (Lettre conservée aux archives de la Diana, dossier 3F19, citée dans Gerval N° 14 du 2ième trimestre 1979 par Claude Latta) :

« …. Mettez vous bien dans la tête que les gros négociants et les prêtres sont vos plus mortels ennemis, qu’ils n’ont vécus les uns et les autres que par la simplicité du peuple et de ses sueurs. Dans tous les endroits où je passe, il n’y a plus de prêtres, de messes ni d’églises ; engagez vos prêtres a abdiquer leur charlatanisme et à devenir si ils le peuvent, citoyens ; rappelez vous que de leur temps ils faisaient bonne chère et vous prêchaient l’abstinence ; rappelez vous que de leur temps, avec des oraisons et des prières qu’ils marmottaient, ils soutiraient l’argent de votre gousset. Célébrez toutes les fêtes et les jours de repos par des hymnes en faveur de la Révolution française ; n’ayez plus d’autre temple que la terre et le ciel ; que désormais vos fête ne soient consacrées qu’au génie, à la vertu et au courage des sans-culottes de la République.

Salut et fraternité : plus de prêtres et ça ira.

Le représentant du peuple Claude Javogues…. »

Pour aller plus loin : François Wartelle, « Javogues Claude », p. 594-595 in Albert Soboul  (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, Presses Universitaires de France collection « Quadrige », 1989 réédition 2005, 1132 p.Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, tome 3, p. 410-411 [archive] Jean Tulard, Jean-François Fayard, Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, Paris, Robert Laffont, collection Bouquins, 1987