ERNEST KERN

9 Janvier 1908- 3 Avril 1969

Ville: Bussières

Biographie: Ernest Kern était un médecin juif qui s’est engagé dans la résistance durant la seconde guerre Mondiale. Il est le père de l’anesthésie Française.

Ernest Kern est né le 9 janvier 1908, a Czernowitz alors dans l’empire austro hongrois. Attirée par le prestige des écoles de médecin en France, il intègre la faculté de Montpellier en 1926. Il réussit ensuite le concours des hôpitaux de paris et soutient sa thèse en 1903. Cette même année il épouse Fanny Ungar, et obtiennent tous les deux la nationalité française.

Le docteur Kern et sa femme reprennent en 1934, un cabinet médical situé à Bussières. Ernest Kern a exercé en tant que praticien de la petite chirurgie. Il a introduit l’utilisation du plâtre de marche et a effectué la majorité des accouchements à domicile, y compris des interventions telles que l’utilisation de forceps et des délivrances artificielles, avec l’administration de chloroforme par son épouse. Sa réputation s’est rapidement répandue et il était très apprécié des habitants de Bussières. Avec son épouse, il a organisé des séances de vaccination antidiphtérique, épargnant à tous les enfants du canton les conséquences dramatiques de l’épidémie de 1937.

Lorsque la seconde guerre mondiale débute, Vichy interdit à Ernest Kern d’exercer son métier puisqu’il est juif d’origine étrangère. Avec son épouse ils travaillent alors dans l’usine de tissage « Mollon ». Il entre alors en résistance sous le pseudonyme de Georges Leblond. Dénoncé et menacé d’arrestation, Ernest Kern quitte Bussières pour l’Espagne le 26 décembre. Après avoir passé quelques temps en Espagne, Ernest et son épouse partent pour Londres et s’engagent dans les Forces Françaises Libres.

Lors de son passage à Londres Ernest Kern se passionne pour la technique d’anesthésie. Il découvre des méthodes d’anesthésie et de réanimation chirurgicales, complètement ignorées en France où il n’y a même pas encore de diplôme. Le 12 juin 1944, il débarque sur la plage de Courseulles où il prodigue des soins aux blessés. Il est ensuite affecté à l’hôpital de Bayeux où il pratique la chirurgie maxillo-faciale.

En 1944, il est muté à l’armée de Lattre, il est d’ailleurs le seul à savoir utiliser le matériel d’anesthésie Anglo américain. Par la suite, il demande à participer à la guerre de mouvement d’Allemagne en 1945 ; il intègre alors le groupe chirurgical mobile et se déplace sur le front. Blessé par une mine il continue tout de même son activité de réanimateur-anesthésiste. Après la guerre, Ernest Kern est affecté à paris, à l’hôpital militaire Léopold Bellan. Il achète à ses frais le premier appareil d’anesthésie anglais et annonce par voie de presse son premier cours d’anesthésie. Ses confrères médecins n’apprécient guère. En 1946, il publie son ouvrage « l’anesthésie intraveineuse au Pentothal-Sodium » aux Editions Masson.

Le 3 avril 1969, le professeur Kern s’éteignit à l’hôpital Foch de Suresnes. Avant son décès, il avait consigné ses souvenirs, publiés en 1971 aux Éditions Arnette sous le titre « Mes Quatre Vies ». Dans ce récit, il évoque son séjour à Bussières comme une période singulière et inspirante, symbolisant le caractère exceptionnel de toute sa carrière ultérieure.